Après la tournée de leur précédent album, “Around the fur”, le groupe californien Deftones décide de s’accorder un break avant de retourner en studio pour leur 3ème album. Ils y passeront 4 mois. Mais attention, pas à glander devant une console en bouffant de la bouffe chinoise avant de torcher 12 chansons pour sortir une nouvelle galette, non, les Deftones sont de vrais artistes, qui aiment ce qu’ils font. 4 mois de dur labeur, à chercher de nouveaux sons, à chercher de nouvelles instrumentations, 4 mois à écrire des textes qui sortent des canons du genre, 4 mois pour faire l’album qu’ils veulent, sans compromis. Le tournant interviendra avec le titre “Change (in the house of flies)” qui leur montrera la voie à suivre.
L’album s’ouvre donc avec “Feiticeira” et son riff d’intro intrigant. La voix de Chino Moreno est parfaitement posée sur ce titre énergique tandis que le reste du crew assure aussi bien à la baguette qu’à la gratte. Le titre suivant, “Digital bath” est un peu plus lent, voire contemplatif par moments et impose son ambiance calme qui finira par exploser. Après ça, on repart sur du métal agressif avec “Elite“, Chino Moreno hurlant le refrain au début de la piste, suivi d’un riff rageur. Ça hurle, ça remue, ça fait gigoter la tête chevelue du fan et ça comporte un break monstrueux en milieu de morceau, comme souvent chez les Deftones.
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Retour à la chanson qui crée une ambiance avec “RX Queen“. Guitare un peu plus effacée (mis à part dans le refrain), batterie délicate, voix maîtrisée, c’est un petit bijou. Jouant l’alternance avec brio, on repart avec “Street carp” sur un morceau plus métal, court et pêchu. La piste suivante, “Teenager“, est une petite ballade calme, posée et contemplative là encore. Guitare électrique débranchée, voix qui berce les oreilles, sons d’ambiance bref, on calme le jeu avant de repartir avec “Knife party” sur un morceau qui est tout à fait dans le temps de l’album, à la fois violent mais aussi étrangement beau. La maîtrise vocale de Chino est toujours aussi impressionnante tandis que les guitares et la batterie se lâchent un peu. “Korea“, la suite, reprend le flambeau est le groupe signe là encore un titre très métal. Mais c’est la piste suivante qui reste ma préférée, avec son riff lancinant, son ambiance très étrange et surtout son refrain chantée par le leader de Tool, Maynard James Keenan, dont le timbre s’accorde à merveille avec celui de Chino. Le riff arrache tout, le break du milieu est monumental, le refrain prend aux tripes, on prend un pied pas possible.
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Arrive donc enfin “Change“, véritable bijou du genre et qui illustre parfaitement la couv’ de l’album par son ambiance planante tout en dégageant une formidable puissance. L’album s’achève sur “Pink maggit“, morceau somme qui résume tout l’album : ouverture lente, guitare au son très lourd qui intervient par petites touches avant de devenir prépondérante, ambiance très travaillée.
Voilà donc les 11 pistes de l’album métal le plus célébré par la critique et le public, plus gros succès du groupe. Avec ses titres travaillés à l’extrême afin d’atteindre une sorte d’épure dans leur style, ils marquent durablement le genre. Quelques mots aussi sur le titre, qui réserve son lot de légendes et d’interprétations. Car white pony est un mot d’argot américain qui désigne la cocaïne. Mais ça peut-être aussi une référence au monde des rêves qui veut que quand on rêve d’un cheval, ça a une connotation sexuelle. Et comme cet album matérialise le rêve de tout amateur de néo-métal, c’est cette possibilité qui a ma préférence.