“The fat of the land” by The Prodigy : le big big beat.

Genre fusionnant de multiples autres genres, essentiellement underground, le big beat est un courant anglais qui a engendré de nombreux groupes cultes dont The Prodigy. Après 2 albums très populaire en Angleterre et une réputation scénique qui va bien au-delà des frontières de la Perfide Albion, le groupe acquiert une reconnaissance mondiale et va marquer au fer rouge le genre et la décennie (avec The Chemical Brothers, l’autre poids lourd du genre) en 1997 avec “The fat of the land“.

Le disque démarre très fort avec le puissant “Smack my bitch up“, titre rendant “hommage” au gangsta rap. Tout le style Prodigy est là, basses sourdes, rythme effréné et énergie débordante. Avec le titre suivant “Breathe“, on creuse dans la même veine, avec plus de texte et surtout ce fabuleux break sur une guitare électrique débranchée. Les ambiances sont très différentes d’une piste à l’autre, la suivante étant clairement hip-hop, “Funky shit” étant de la pure électro et “Serial thrilla” beaucoup plus rock (avec des scratches DJ en fond et une batterie très appuyée).

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Mindfields” aborde dans ses paroles un ton plus engagé avec toujours un son très recherché qui multiplie les variations. Le très long “Narayan” comporte quelques sonorités hindoues dans sa 2ème partie et la douceur féminine de la voix est assez bienvenue. Surtout quand on sait ce qui suit.

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Le monumental “Firestarter” vous laissera sur les rotules et l’accent anglais de Keith Flint ressortant plus que jamais. Ce qui donne un phrasé très particulier, sans parler de l’instru qui est une véritable merveille avec un beat qui donne toute sa signification au genre (un titre à écouter avec des basses bien chaudes). “Climbatize” est purement instrumentale et sa boucle électrique rappelle un peu certains riffs de The Who avec en fond une boîte à rythme et quelques rais électro. Le finish, c’est l’infernal “Fuel my fire” et son rythme de fou. Bref, de quoi faire bouger vos cervicales et vous laisser rincer, vidé, écrouler sur le sol.

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Le succès mondial du disque leur apportera une visibilité exceptionnelle, Hollywood recyclant de plus quelques uns de leurs titres histoire d’encanailler quelques peu leurs blockbusters (notemment les 2 “Charlie’s Angels“). Le monde de la pub ne s’en privera pas non plus et le groupe mettera 7 ans avant de livrer un autre album, faisant face à une grosse crise d’inspiration, et après avoir surmonté les critiques ayant accompagné le single “Baby’s got a temper” et son clip qui se veut hyper provocateur mais qui est finalement assez sage, voire trop facile. Et au lieu de provoquer une certaine attente, ces 7 années amèneront même un certain oubli, le monde de la musique électro évoluant bien plus vite que les autres. Une certaine définition de l’ingratitude envers un groupe qui aura transcendé les genres pour créer une nouvelle musique et éclairer cette époque.

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